RDC —Recrudescence des combats à l’Est : FARDC et AFC/M23 s’accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu

Kinshasa / Goma – 12 août 2025 – La tension est montée d’un cran dans l’Est de la République Démocratique du Congo, alors que l’Armée congolaise (FARDC) et la coalition rebelle Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) s’accusent réciproquement d’avoir rompu le cessez-le-feu conclu dans le cadre des accords de Washington et de la Déclaration de principes de Doha.

Dans un communiqué daté du 11 août, l’AFC/M23 affirme que le régime de Kinshasa mène « des manœuvres militaires offensives » en vue d’un conflit à grande échelle, citant des mouvements de troupes et de matériel militaire observés dans plusieurs localités, dont Nzimbi, Mwenga, Bunyakiri, Kibuwa, Pinga et Uvira. Le groupe rebelle dénonce une « neuvième violation » du cessez-le-feu et accuse les FARDC de préparer une escalade, tout en évoquant des attaques contre des zones densément peuplées, causant pertes civiles et déplacements massifs.

En réaction, les Forces Armées de la RDC ont publié, le 12 août, un communiqué accusant l’AFC/M23 de « multiples attaques » contre leurs positions au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, accompagnées, selon elles, de massacres ciblés visant des civils congolais, principalement Hutu, dans le Nord-Kivu. Les FARDC dénoncent une violation « intentionnelle et manifeste » des engagements de paix et réservent le droit de « répondre de manière appropriée » à toute provocation.

Ces échanges d’accusations interviennent alors que les violences reprennent de plus belle dans l’Est du pays, menaçant de compromettre les efforts diplomatiques en cours. Les populations civiles, déjà durement éprouvées par des années de conflit, restent les premières victimes de cette spirale d’hostilités.

JOEL NDEWASA