RDC : La mystérieuse disparition de Jacques Kyabula secoue le Haut-Katanga
Lubumbashi – La disparition, dans la nuit de jeudi à vendredi, de Jacques Kyabula, gouverneur du Haut-Katanga, plonge la province et le pays tout entier dans une zone de turbulence politico-sécuritaire. Entre rumeurs d’exil, médiations discrètes et tractations financières, l’affaire révèle les fragilités d’un système où les lignes de loyauté semblent de plus en plus mouvantes.
Une fuite soigneusement orchestrée
Selon plusieurs sources locales, le départ du gouverneur ne s’est pas improvisé. Les téléphones des proches collaborateurs auraient été collectés et enfermés dans une pochette métallisée pour éviter toute interception. À l’extérieur, un aide de camp refermait un portail latéral rarement utilisé, tandis qu’une jeep sombre s’éclipsait dans la nuit, phares éteints, empruntant une voie secondaire connue seulement des chauffeurs de confiance.
De Johannesburg à Lubumbashi : un parcours trouble
Dès l’aube, la rumeur s’est répandue à Lubumbashi : le gouverneur est introuvable, ses bureaux désertés. Kinshasa officialise rapidement son statut de « porté disparu ». Très vite, des informations contradictoires surgissent : Jacques Kyabula aurait trouvé refuge en Afrique du Sud, à Johannesburg, auprès de figures de l’ancien PPRD désormais proches du mouvement rebelle M23. Mais, contre toute attente, quelques jours plus tard, son retour est annoncé sous la bannière du président Félix Tshisekedi.
Alliances mouvantes et coulisses politiques
Cette disparition-éclair alimente les spéculations sur les coulisses du pouvoir congolais. Des rumeurs évoquent des millions de dollars versés pour garantir son retour, des pressions exercées par l’ancien président Joseph Kabila, mais aussi des négociations pilotées par des proches influents de l’actuel régime, dont Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS.
Ce jeu d’équilibriste brouille les frontières entre fuite tactique, loyauté affichée et calcul politique.
Entre humiliation et survie politique
À Lubumbashi, le gouverneur se retrouve face à une équation délicate : accepter l’humiliation d’une arrestation éventuelle ou assumer l’incertitude d’un exil prolongé. Pour l’instant, l’épisode, encore entouré de zones d’ombre, illustre la fragilité des alliances au sein du paysage politique congolais, où argent, mise en scène et rapports de force dictent souvent la survie.
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